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invitation au voyage... protestant

GAND, A L'HEURE PROTESTANTE

Gand lors du tournage du film, l'empereur d'où les pendus du pont Saint-Michel. Derrière l'église, le Pand.

Gand lors du tournage du film, l'empereur d'où les pendus du pont Saint-Michel. Derrière l'église, le Pand.

Gand, capitale du comté de Flandre, cité industrieuse, grand centre universitaire, est la ville la plus prestigieuse de Flandre. Elle a gardé de son passé un riche patrimoine, comme en témoignent ses châteaux, ses demeures patriciennes, ses multiples églises et couvents... Mais peu d'entre nous savent que la cité fut une république calviniste de 1577 à 1584. Que reste-il aujourd'hui de cette courte période ? S'agit-il d'une simple parenthèse ou d'un tournant majeur dans l'histoire de la cité ? Pour comprendre la période calviniste, il faut la replacer dans le temps long. Gand est une ville historiquement rebelle, que le seigneur soit le comte de Flandre, le duc de Bourgogne ou même l'empereur Charles Quint. C'est à l'issue de la révolte contre l'empereur aux dix-sept couronnes, que la cité perd son autonomie. Les échevins sont nommés, les murailles sont abattues... la république calviniste est vécu comme un retour aux anciennes libertés urbaines, perdues lors de la révolte de 1540. La courte histoire protestante de la cité est donc à lire à l'aune d'une histoire plus longue.

Le point de départ de la période républicaine est la signature en son hôtel de ville, de la pacification de Gand en 1576. Toutes les provinces, catholiques et protestantes, se fixaient comme objectif de chasser les troupes espagnoles, dont le dernier excès n’était autre que le sac de la ville d'Anvers. Le statu quo religieux était prévu. La religion romaine était maintenue dans les provinces catholiques mais les placards, donc les persécutions anti-protestantes, étaient suspendus. Le culte protestant était reconnu en Hollande et en Zélande. Le rêve de Guillaume d'Orange, préserver l' unité des Dix-sept provinces et imposer une paix de religion, semblait se réaliser.

Le retour aux anciennes libertés permet à la cité de se diriger elle-même. Or les nouveaux magistrats sont non seulement favorables à l'autonomie mais aussi à la réforme protestante. En 1577 le parti protestant prend le contrôle de la cité mais se divise en deux factions, les radicaux autour de Jean de Hembyze et les Orangistes plus modérés autour de Ryhove. Progressivement, avec le soutien de la municipalité, mais en violation de traité de pacification, le protestantisme s'installe dans la ville. Les prêches calvinistes se font de moins en moins discrets. Une seconde vague iconoclaste touche la ville en 1578. Des biens de l’Église catholique sont confisqués pour financer la guerre. Jean de Hembyze met une place un république calviniste intolérante. Bien des catholiques ont le sentiment d'avoir été trompés. Les Orangistes chassent de Hembyze en 1579 mais le mal est fait. Le front anti-espagnol se fissure. Une à une les grandes villes de Flandre sont reprises par les Espagnols. Gand tombe en 1584.

il est conseillé de se rendre d'abord au STAM, le musée de la ville de Gand qui a élu domicile dans l'ancienne abbaye de Bijloke. La visite de la cité peut ensuite commencer devant l’hôtel de ville, lieu de signature de la pacification et lieu du pouvoir protestant de 1577 à 1584. L'itinéraire permet ensuite de découvrir deux lieux universitaires, het Pand et la aula academica, dont les origines remontent à la période calviniste. Vous découvrirez ensuite les deux grands acteurs protestants, Jan de Hembyze représenté dans la cathédrale et Ryhove dont la maison de famille constitue encore un havre de paix au cœur de la ville. Vous prendrez ensuite la direction du château, les plus courageux poursuivront jusqu'au Prisenhof...

Extrait d'un livre, un guide historique et patrimonial, en cours de rédaction sur "La Flandre protestante"

Eric Deheunynck

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P
Il y a quelques erreurs dans cette histoire, Eric. La Pacification de Gand n'avait rien à voir avec des provinces catholiques ou non. Cela tolérait le protestantisme, n'installait pas la liberté. Quand les Gantois ont abusé de cette liberté, le roi a commencé à corriger, d'où une reprise de contrôle. Cette présentation "Espagnols contre Néerlandais" fait vieux jeu dans la vue historique de nos jours. Pourquoi pas comparer les Gueux de l'époque avec E.I. de nos jours?
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L
Salut Paul... à vrai dire je ne dis rien de révolutionnaire, je donne plutôt des informations qui font consensus ! je peux citer des extraits du dictionnaire historique du protestantisme mais j'ai d'autres sources si nécessaire. ""traité signé par les catholiques et les protestants" "Ses 25 articles stipulaient que les provinces se prêteraient assistance mutuelle pour chasser l'armée espagnole"... en 1576 toutes les provinces (sauf le Luxembourg n’ayant pas pu envoyer de représentants) décident de se diriger elles-mêmes... il faut attendre 1579 pour que les provinces du Sud (Artois, Lille, Hainaut) reconnaissent à nouveau l'autorité du roi d'Espagne...